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TAMAZIGHT DOUCEMENT, MAIS SÛREMENT Le long fleuve tranquille

La langue amazighe est une langue nationale et dont l'obligation de son enseignement coule de source. Cependant, le monde ne s'est pas fait en un jour.

«Tamazight langue nationale et officielle.» La revendication des années 80, n'en est plus une. Aujourd'hui, il s'agit d'une constante nationale, consignée noir sur blanc dans la Loi suprême du pays: la Constitution. Mieux, la langue amazighe bénéficie d'un Haut Commissariat chargé de l'étude et de la promotion de la langue berbère en Algérie.
La Constitution spécifie clairement que l'Académie de la langue amazighet «...est chargée de réunir les conditions de promotion de tamazight en vue de concrétiser à terme, son statut de langue officielle».
Cependant, les manifestations se poursuivent. Les manifestants ont arpenté les rues à Bouira, Béjaïa, Batna, Tizi Ouzou ou encore Boumerdès.
Quelle est la cause d'autant de colère? Il s'agit du rejet d'un amendement sur la généralisation de l'enseignement de tamazight, proposé dans le cadre du projet de la loi de finances 2018. L'amendement, déposé fin novembre par Nadia Chouitem, députée du PT, propose l'introduction d'un nouvel article, 104 bis, qui stipule notamment que: «l'État veille à la généralisation de l'enseignement de tamazight dans toutes les écoles publiques et privées et que cet enseignement soit obligatoire (...)». La commission des finances de l'Assemblée populaire nationale (APN) rejette l'amendement en précisant que les «autorités publiques ont consenti et continuent de consentir des efforts considérables dans l'enseignement de tamazight» et que les «programmes d'éducation comportent des programmes d'enseignement de cette langue nationale».
Ce rejet a mis le feu aux poudres. Après une polémique sur les réseaux sociaux, des marches sont organisées.
Dans un premier temps, elles sont pacifiques. Mais très vite, la violence rattrape les mouvements de contestation obligeant même le recteur de l'université de Bouira à fermer l'université! Le conseil d'administration de l'université Akli Mohand Oulhadj qui a fait état de la dégradation de la situation et des conditions de scolarité au niveau du campus après des incidents déplorables, a appelé dans un communiqué au calme, annonçant sa décision de fermer temporairement l'université pour éviter «toute dérive».
A Batna, des heurts ont éclaté, avant-hier, entre les manifestants et les forces de l'ordre. Hier, la manifestation aurait gagné l'université de Bab Ezzouar où quelques dizaines d'étudiants se seraient rassemblés pour protester contre le rejet de la généralisation de l'enseignement de tamazight à toutes les écoles algériennes.
La grogne répandue dans plusieurs universités a également gagné les collèges de Draâ Ben Kheda où les rues ont été investies par des adolescents à peine sortis de l'enfance.
S'il est vrai que le droit de manifester pacifiquement et d'exprimer ses revendications est garanti par la loi, il est vrai aussi qu'une manifestation doit être bien encadrée et ayant des leaders, les «têtes» pensantes dont le rôle est de formuler des exigences réalisables. Qu'en est-il des revendications des manifestants?
Ces derniers sont en colère après le rejet de l'amendement sur la généralisation de l'enseignement de tamazight et son enseignement obligatoire. Au-delà des dépenses que peut générer une telle génération, le système éducatif algérien et à tous les niveaux, est-il en mesure d'assurer l'enseignement de cette langue sur l'ensemble du territoire national? Existe-t-il un nombre suffisant d'enseignants pour le faire? Et les livres scolaires? L'autre question est de savoir si la langue amazighe, une langue nationale et dont l'obligation de son enseignement coule de source, sera facilement adoptée par l'ensemble des régions du pays. Car, il ne faut pas se leurrer, même si le peuple algérien est un peuple amazigh et c'est là une réalité historique et donc indéniable, il n'empêche que ce dernier reste divisé sur la nécessité d'enseigner obligatoirement cette langue dans les écoles.
Ce sera là certes le rôle de l'Etat d'imposer l'enseignement de cette langue et de faire respecter les lois de la République, cependant le monde ne s'est pas fait en un jour et les mentalités ne changent pas en une nuit. La langue amazighe et malgré qu'elle soit maintenant «nationale et officielle», ne pourra s'imposer comme telle, en quelques années. Il faut donc procéder graduellement et c'est exactement ce qu'a prévu l'Etat algérien dans ses lois. Autrement dit: il faut laisser le temps au temps.

Par :   ( Source L'expression)

TAMAZIGHT DOUCEMENT, MAIS SÛREMENT

Le long fleuve tranquille
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