L’Algérie est à la veille de deux évènements exceptionnels par leur sens et leur conséquence sur l’histoire du pays ainsi que sur son devenir. Tout d’abord, il y a la commémoration des manifestations du 11 décembre qui a vu le peuple dans toutes ses composantes, hommes, femmes, enfants même, défier dans des marches pacifiques les forces coloniales qui n’ont pas hésité à tirer à balles réelles pour briser cet élan, mais en vain puisque la volonté populaire s’est imposée le 5 juillet 1962, date de la reconquête de l’indépendance et de la souveraineté nationale. C’est là une date dont la symbolique ne peut être occultée, parce qu’elle illustre parfaitement les qualités intrinsèques d’un peuple qui parvient toujours à reprendre sa marche inexorable vers la liberté et la souveraineté pleine et entière.
L’autre événement concerne, bien sûr, la date du scrutin présidentiel qui intervient dans une conjoncture particulière, marquée à la fois par la célébration du 11 décembre 1960 et par la tenue d’un procès inédit, tant par sa dimension que par ses répercussions sur la lutte contre la corruption, réclamée durant neuf mois de contestation populaire. Le verdict est attendu aujourd’hui même et ce sera la preuve que l’éradication du fléau dont tout le monde sait qu’il a gangrené des pans entiers des institutions, de l’administration, des collectivités locales et des entreprises n’est en aucun cas une opération opportune et qu’elle s’inscrit dans la durée, conformément aux attentes du peuple algérien, profondément meurtri par les abus et les méfaits des prédateurs qui ont sévi durant toute une décennie.
Avec la tenue du scrutin jeudi prochain, dans une conjoncture marquée par de nombreux défis et des menaces, à la fois internes et extérieures, le peuple qui mesure l’importance de ce rendez-vous pourra consacrer une rupture avec l’ancien système qui a prévalu pendant de nombreuses années, d’autant que les candidats, en attente de son choix souverain, promettent tous un autre mode de gouvernance, la réhabilitation des forces vives de la nation, notamment de la jeunesse, une authentique ouverture démocratique et un intérêt particulier pour la relance économique du pays. Un programme ambitieux qui focalise l’attention des électeurs conscients de l’importance de cette échéance électorale, seule à même de permettre au pays d’émerger de la crise actuelle que certains s’évertuent à aggraver par tous les moyens.
Chabane Benkaci (Source l'expression)