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Cherif-Kheddam.pngCherif Kheddam l’éternel

 

Il y a de cela deux années, le 23 janvier 2012, disparaissaitl’un des grands monuments de la chanson algérienne et kabyle, Dda Cherif Kheddam, l’éternel, laissant derrière lui une œuvre inestimable, adressée à tous les âges et adaptable, à toutes les époques.

 

La disparition de ce génie a laissé un grand vide dans le cœur des gens. C’est toute une légende qui est partie, même s’il a laissé derrière lui un trésor inépuisable. Aujourd’hui, les habitants de Boumessaoud, en collaboration avec la direction de la culture de Tizi-Ouzou, « rendent un hommage particulier à celui qui les a sortis de l’anonymat pour les inscrire dans l’histoire », a souligné Tayeb Kheddam, écrivain proche de l’artiste, en lui organisant un hommage solennel pour la commémoration du 2ème anniversaire de son décès, en collaboration avec la direction de la maison de la culture de Tizi-Ouzou.

 

Les gens ont afflué de partout pour participer à la cérémonie. Malgré le froid et la pluie battante de la journée d’hier, ils étaient nombreux à être venu rendre hommage au poète disparu, à l’exemple de ce jeune homme qui est venu d’Oran en moto ou de Mme Allouache Salima, enseignante universitaire, venue spécialement de Béjaia, « afin de recueillir des information sur l’œuvre de l’artiste », dira-t-elle. Des hommes et des femmes de divers horizons et d’âge différents étaient présents à la cérémonie d’hommage. Il y avait également des personnalités politiques, des hommes de lettres et de culture, des connus et des anonymes.

 

 Etaient présentes également les autorités locales, ainsi que les élus APC et le Chef de la daïra d’Iferhounène. La cérémonie fut ponctuée par une prise de parole, des communications sur l’œuvre et la vie du défunt, suivies de l’inauguration de la maison de jeunes du vilage, baptisée au nom de Cherif Kheddam. S’ensuit une visite guidée dans la maison du chanteur, puis la foule s’est dirigée vers le cimetière pour se recueillir sur la tombe du défunt où plusieurs associations ont déposé des gerbes de fleurs avant la lecture de la Fatiha. Après la pause déjeuner, ce fut le retour sur les lieux des festivités où on a assisté à des chants de chorales de 03 associations.

 

Mais celle qui a retenu notre attention, c’est celle de Sidi Ali Bounab qui a interprété avec brio « Amek Ithavghidh Adh Hamlagh Wissin… » (Comment pourrais-je aimer un autre !), texte et musique de Cherif Kheddam, faisant partie du répertoire de Nouara. Ensuite, ce fut le tour de chanteurs professionnels, tels Rabah Ouferhat, Ali Meziane, Mekhloufi, Moh Daco et Chekdid Rachid, qui ont chanté en chœur « Sligh iyemma » et « Hamlagh thamourthiou ». S’ensuivirent les témoignages de ceux qui ont côtoyé ce géant de la chanson, tels Dda Boudjemâa, ami de l’artiste, qui a exhibé lu à l’assistance une lettre datant de 1964 que feu Cherif Kheddam lui avait écrite de France, dans laquelle il y avait le poème « Atghanighe Thamorthiou » (Je chante mon pays). La cérémonie a été clôturée par la remise de prix honorifiques aux invités, dont Ould Ali El Hadi, Hocine Haroun, et le Chef de daïra. Salah Kheddam, fils de l’artiste dira : « Si les gens se sont déplacés en masse, c’est la preuve qu’ils aiment les œuvres de Cherif Kheddam. Je les remercie infiniment ».

 

De son côté, Ould Ali El hadi, directeur de la culture de wilaya a affirmé : « Notre premier objectif est de classer la maison de l’artiste en site et monument historique, après accord de la famille du défunt. C’est un devoir pour l’Etat algérien de rendre justice à ce Maestro qui a honoré notre pays, dans les 04 coins du monde ». Said Fréha, animateur radio, estime de son côté que Dda Cherif « est un pilier de la chanson algérienne. Je l’ai connu en 1970. C’était un musicien exemplaire qui aimait la perfection, il s’est donné corps et âme à la formation des jeunes générations sur le plan artistique. Sans lui, notre génération n’existerait pas sur la scène artistique, à l’exemple d’Aït Menguellet, Idir, Ferhat, Nouara, Karima et des dizaines d’autres qu’il a formés ».

 

Aberdache Madjid

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