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AUTEUR DE MADAME SERVI LATÈYE Amar Sghir tire sa révérence

Amar Sghir est un grand artiste qui a marqué les années 60 avec des chansons cultes. Elles passent encore souvent à la radio.

Il fallait avoir du talent pour mêler justement son talent à la discrétion et à l'humilité. C''est à cet art et son don de chanteur hors pair que s'est livré Amar Sghir durant toute sa vie. Il s'est éteint comme il a vécu, avant-hier, discrètement pour aller se reposer avec les siens au cimetière de son village Tala N'Tazarth à Iboudrarene dans la daïra de Aïn El Hammam.
Amar Sghir est un grand artiste qui a marqué les années 60 avec des chansons cultes. Elles passent encore souvent à la radio. Né le 27 septembre 1949 à Tala N'Tazarth, il rejoindra son père en France à l'âge de dix ans pour devenir menuisier de métier. A son retour au pays en 1960, Amar Outoudert, de son vrai nom, n'était resté en France que deux années. A ce moment déjà, son père avait compris que Amar avait un don inouï pour la chanson. Il lui fera cadeau d'un mandole qui l'accompagnera toute sa vie. Féru de musique et de poésie, Amar Sghir ne restera pas longtemps petit chanteur. Son talent aidant, il prendra des dimensions plus grandes en se côtoyant à des ténors comme Kamel Hammadi, Mohand Rachid et Rachid Mesbah. Son talent l'amènera également à faire des tournées en Algérie avec des noms illustres tels que Blaoui Houari et Ahmed Ouahbi.
Amar Sghir s'imposera avec brio dans le paysage artistique en général et les milieux du chaâbi particulièrement. Il composera un riche répertoire, Slam lah Fellawen, Madame servi latèye, Ijah Rray-is. Des tubes qui ont traversé les temps et été fredonnés jusqu'à présent par toutes les générations. Ses chansons sont encore des références en matière de poésie et de composition. Ce talentueux chanteur qui a toujours su mêler humilité, discrétion et talent est entré d'une façon fulgurante dans le panthéon de la chanson algérienne des années 60. Mais contraint par la maladie, Amar Sghir réduira son action tout en gardant la musique dans ses veines. Il se met au service des artistes qui le sollicitent pour des conseils et autres orientation, mais préférant rester dans l'ombre.
Par ailleurs, l'artiste, comme l'affirment ceux qui l'ont côtoyé, était un grand perfectionniste. Malgré son talent avéré, Amar Sghir s'inscrira au conservatoire de musique chaâbie pour perfectionner son art auprès du grand maître El Anka. Il y restera pendant deux années. Il rejoindra plus tard l'école de comédie arabe qui était à l'époque dirigée par Allal Mouhib. Des formations qui ont participé grandement à la perfection de son art qui demeurera éternellement une marque de fabrique des grands hommes. Ainsi, l'homme s'en est allé rejoindre les siens qu'il a vu partir lui aussi. Des décès qui ont marqué sa vie et qu'il a merveilleusement su exprimer par les mots. Amar Sghir s'en va donc laissant derrière lui un riche répertoire. Le monde artistique est endeuillé par la perte de cet homme qui représente un patrimoine. Les jeunes générations peuvent s'en inspirer car il est incontestablement une source intarissable. Son oeuvre est non seulement éternelle, mais aussi inégalable par son originalité.

Par :Kamel Boudjadi ( source l'expression)

Tag(s) : #CULTURE
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