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DEUX HEURES DE RÊVE EN COULEURS À LA COUPOLE MOHAMED BOUDIAF L'étreinte des retrouvailles avec idir
Le public qui n'attendait que ce moment- là, s'est levé en le voyant, tel un seul homme, pour clamer son nom, l'applaudir, lancer des youyous et le prendre en photos avec ses smartphones.

Le concert-événement du chanteur Idir jeudi soir à la Coupole a tenu toutes ses promesses. Ses milliers de fans venus de toutes les wilayas du pays se sont littéralement régalés. Leur chanteur idole se présentant en parfaite forme en cette soirée les a bercés, fait vibrer, danser, chanter et pleurer aussi. L'avant-goût du succès de ce concert placé sous le signe des «retrouvailles» se ressentait bien avant son commencement. Deux heures avant le début du concert, les alentours de la majestueuse salle de la Coupole étaient déjà noirs de monde. Des véhicules immatriculés dans toutes les wilayas étaient perceptibles dans le vaste parking du complexe sportif Mohamed-Boudiaf. En famille ou en solo, les admirateurs de Idir pressaient le pas vers le portail d'entrée. Très sages comme l'est leur chanteur idole, les fans de Idir donnaient l'impression qu'ils se dirigeaient vers une fête familiale et non pas vers un concert-gala. Instruits certainement, les agents de l'ordre et les organisateurs ont très bien joué le jeu.Ils se sont interdits en effet le moindre dépassement. La bonne organisation s'est poursuivie jusqu'à l'intérieur de la salle où des jeunes des deux sexes veillaient à ce que tout le monde s'asseye à la place qui lui a été réservée. La superbe salle de la Coupole qui était vide une heure avant s'est remplie complètement aux alentours de 20h 20. En attendant la montée de Idir sur scène annoncée vers 20h 45, le public suivait avec attention la prestation de la chorale des collégiens venant d'Ath Yenni rendre hommage au grand écrivain Mouloud Mammeri. C'est l'hommage de Idir pour cet homme qui a sacrifié toute sa vie pour les recherches en tamazight. Pris par une sorte de stress, les fans de Idir n'avaient les yeux braqués que sur le monstre. Un tas de questions leur traversaient certainement l'esprit. Le suspense et le stress allant en galopant, se lisaient de plus en plus sur les visages du public au fil des minutes. A 20h 42, la chorale de Beni Yenni se retire de la scène sous des applaudissements nourris du public. Sans transition, une autre chorale de l'Observatoire national de musique et l'orchestre de Idir prennent place. La fille de Idir, Thanina, la seconde star de cette soirée, qui a charmé tout le monde, à la fois par sa voix, sa danse et sa beauté, fait aussi son entrée en dansant. Idir qui a certainement planifié tout ça pour éviter le contact direct avec son public et du coup la charge de l'émotion, s'est faufilé au milieu de ce beau monde et fit son entrée. Le public qui n'attendait que ce moment- là, s'est levé en le voyant tel un seul homme pour clamer son nom, l'applaudir, lancer des youyous et le prendre en photos avec ses smartphones. Idir qui a réussi à éviter le contact direct avec le public, n'a pas réussi à cacher son émotion. En effet, tout en saluant son public pour l'accueil chaleureux et cette présence en force, Idir a été trahi par ses larmes. «Excusez-moi, c'est l'émotion, je suis vraiment touché de vous retrouver après tant d'années d'absence», dira Idir sous un tonnerre d'applaudissements du public. Idir qui a quitté la scène artistique algérienne, en raison du sort injuste réservé pour la langue et la culture amazighes, a tenu à expliquer cela une deuxième fois à son public et le rassurer quant à son retour définitif. «Je suis de retour. Tout ça se passe bien pour tamazight», a déclaré Idir sous des cris imazighens. Fini les retrouvailles, le chanteur universel s'est mis à gratifier son public de ses plus beaux tubes. Idir qui voulait s'assurer que son public se souvient de ses chansons, tenait à le tester à chaque début d'une chanson, par des notes avec son mandole. Très content de la réaction de ses fans, Idir leur demandait de chanter avec lui. C'est ainsi que le public a fredonné avec lui les titres Yelha Urar, Azwits Arwits, Avava Inouva, Sendou, Chefig, Aghriv, Thighri Bougdud, Tizi Ouzou...etc. L'enfant prodige de Ath Yenni qui s'est toujours inspiré du vécu de la société kabyle, s'arrêtait à chaque fois pour rendre un hommage à l'un des membres de la famille. Il l' a fait avec la chanson Aghriv aux pères de familles qui quittaient leurs villages et pays pour aller travailler en France et envoyer de l'argent à leurs familles. Il l'a fait aussi avec la chanson Sendou à la grand-mère qui en l'absence de son fils émigré, s'occupait de ses petits-fils. Toujours aussi romantique, l'icône de la musique kabyle a rendu aussi un vibrant hommage à la femme. «Il n'y a pas de femmes ou d' hommes, il n'y a que des coeurs», a-t-il dit, sous les youyous de son public. Le public qui se reconnaissait dans les chansons de Idir réagissait à chaque fois, en se laissant emporter parfois dans les nuages des souvenirs d'enfance, en pleurant parfois sur des personnes chères certainement à leur coeur et en dansant sur d'autres. Enivrés par tant de bons moments, les fans de Idir n'ont pas vu le temps passer que lorsque leur idole leur annonça que c'était la fin du spectacle. Insatisfaits, ils ont insisté auprès de Idir pour faire durer davantage son concert. Idir qui s'est montré compréhensif, a ajouté deux chansons avant de les remercier et de leur donner rendez-vous pour aujourd'hui. Le chanteur Idir a été honoré par le ministre de la Culture à la fin du spectacle. A noter que le duo devant avoir lieu avec l'autre monstre de la chanson kabyle Lounis Ait Menguellet n'a finalement pas eu lieu. Lounis ne s'est pas rétabli de sa grippe, a-t-on appris. Il est à rappeler aussi que le chanteur Idir va se produire durant le mois de Ramadhan prochain dans plusieurs wilayas.

Par: Madjid Berkane  (Source l'expression)

Tag(s) : #CULTURE
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