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DÉBATS CHAUDS SUR L'ACADÉMIE DE TAMAZIGHT L'unité du pays d'abord...

Les islamistes et les démocrates se sont amusés à régler leurs comptes. Les uns accusent d'exploitation du tamazight à des fins politiques, d'autres contre- attaquent.

Le débat sur le projet de loi portant sur la création de l'académie algérienne de la langue amazighe a passionné les esprits. Certes, l'hémicycle affichait presque vide, hier, mais les quelques présents ont échangé des tirs croisés. Les islamistes et les démocrates se sont amusés à régler leurs comptes. Les uns accusent d'exploitation du tamazight à des fins politiques, d'autres contre- attaquent.
Les deux parties ont mis en garde contre l'exploitation de la question de tamazight à des fins extrémistes en appelant à la préservation de l'unité du pays. Comme tout le monde s'attendait, la question des caractères de transcription de tamazight a constitué la pomme de discorde. Les intervenants se sont tous focalisés sur cette question délicate qui suscite une vive polémique. Les islamistes ont saisi cette occasion pour plaider en force son écriture en langue arabe pour ne pas porter préjudice à l'une des constantes de la Constitution. Salah Zouiten de l'Union El Adala el-Binaa a soutenu qu'il est inconcevable que la langue amazighe soit écrite avec une langue autre que l'arabe. «C'est une atteinte à la souveraineté de l'Etat», a-t-il simplement martelé. Slimane Chenine du parti de Djaballah lui a emboîté le pas en appelant à l'adoption d'une résolution qui réunit tous les Algériens.
«La langue amazighe doit être étudiée en arabe pour redonner à cette langue sa place dans la société», a-t-il affirmé en soutenant que ce dossier doit renforcer davantage l'unité du peuple algérien et non pas le contraire. Ce dernier a mis en garde contre les extrémistes qui appellent à l'indépendance en faisant allusion au MAK. Même point de vue soutenu par le chef du groupe parlementaire du MSP. Nacer Hamdadouche a mis l'accent sur la nécessité de prendre toutes les précautions pour que la question de la transcription de tamazight ne prenne pas l'aspect régionaliste. D'autres élus ont vivement défendu l'écriture de tamazight en tifinagh en dénonçant la volonté de laminer l'identité amazighe. «La langue amazighe n'a pas besoins d'être inscrite avec un autre caractère vu qu'elle est riche», a soutenu Basma Azouar du front El-Moustakbel. Même point de vue partagé par l'élue de Bouira de l'ANR. Farida Ben Nacer a soutenu que le patrimoine amazigh est très riche et il suffit juste d'engager des recherches autour de ce capital. «Ceux qui disent que la langue amazighe est pauvre se trompent, le patrimoine berbère remonte à plusieurs siècles», a-t-elle affirmé. Le député Baba Ali du RND a plaidé lui aussi pour l'écriture de tamazight en tifinagh. «Il y a des parties qui veulent à tout prix étouffer l'identité amazighe», a-t-il affirmé, en faisant allusion aux islamistes qui s'opposaient il y a quelques années, à l'officialisation de tamazight. Le FLN a également salué la volonté politique du président de la République de promouvoir la langue amazighe. «Cet acquis a été consacré à travers les différentes luttes», atteste Abderahmane Driss. Le député Braham Benadji des indépendants a, quant à lui, dénoncé ce faux débat en appelant à laisser cette question aux experts. «Laissez la question aux scientifiques, nous sommes contre la politisation de tamazight», a-t-il crié. De son côté, le Front des forces socialistes salue ce projet de loi, mais estime qu'il ne traduit pas à lui seul l'article 4 de la Constitution. «Nous réclamons une loi organique relative à l'officialisation de tamazight et la généralisation de son enseignement», a affirmé Djamel Baloul du FFS qui soutient que tamazight doit fait partie des constantes de l'Etat au même titre que la langue arabe. Djeloul Djoudi du Parti des travailleurs a plaidé pour la création d'un ministère délégué pour la promotion et l'enseignement de tamazight. Le RCD a de son côté appelé au retrait de ce projet de loi pour son enrichissement. La composante de l'académie a également suscité de vives réactions de la part des uns et des autres. Les islamistes ont appelé à ce que cette académie représente toutes les communautés: mozabite, kabyle, chaouie etc. Pour eux, cette académie ne doit pas être comme le Haut Commissariat à l'amazighité accusé de régionalisme. Les autres ont également plaidé pour que cette accadémie soit dotée d'experts et de chercheurs compétents et qui ont oeuvré à l'enrichissement du patrimoine amazigh.

Par ( Source l'expression)

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