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Le train d’Erlingen ou la métamorphose de Dieu Nouveau roman de Boualem Sansal Une réflexion sur l’émigration et l’espace mondial

Le train d’Erlinger ou la métamorphose de Dieu  est le nouveau roman de Boualem Sansal, publié aux éditions Gallimard.

Un livre de 256 pages qui met face à face deux périodes marquées par des émigrations massives (du XVIIe au XXe siècle), a vu les Européens fuir en masse l’Europe, livrée aux tyrannies, aux guerres, aux famines, aux persécutions politiques et religieuses, et aller s’installer (sans visa !) en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique, en Asie, déplacer les populations autochtones, prendre leurs terres et leurs ressources, massacrer ceux qui résistent et mettre en esclavage les survivants et «civiliser» et christianiser les élites.

«Cette phase a commencé à prendre fin avec la décolonisation et l’accession à l’indépendance de la totalité des pays d’Afrique et d’Asie.

En Amérique du Nord et du Sud, le grand remplacement s’est opéré, il n’est plus possible aux derniers Indiens de recouvrer leur liberté d’antan», nous explique l’auteur.

La deuxième émigration massive, toujours selon lui, est celle qui a cours de nos jours, qui voit les descendants des anciens colonisés fuir massivement leur pays, livrés aux dictatures, aux guerres, aux famines, aux persécutions politiques et religieuses et aller s’installer (sans visa pour la plupart) en Europe où, peu à peu, dans les banlieues notamment, on les voit évincer les autochtones.

Les Européens effrayés parlent d’invasion, de colonisation, de grand remplacement, de massacre et de djihad. Le parallèle est très étrange, les deux époques se ressemblent presque point par point.

L’histoire se passe en Allemagne (pays qui aux siècles passés a fourni les plus gros contingents d’émigrés et qui aujourd’hui reçoit les plus gros contingents des nouveaux migrants (Maghrébins, Africains,etc.).

L’intrigue se passe dans une ville bourgeoise, Erlingen, où la population se sent assiégée par un envahisseur mystérieux qui n’est jamais nommé et qu’on ne voit pas et qui attend un train (d’où le titre du roman) qui doit venir la sauver (ou la déporter !) et qui ne vient pas.

En 1974, le président Boumediène avait déclaré à la tribune de l’ONU : «Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère Sud pour aller dans l’hémisphère Nord, et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Ils iront là-bas pour le conquérir et ils le conquerront avec leurs fils.

Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire.» Fallait-il, entendre cette déclaration comme un pronostic ou comme une déclaration de guerre. Toujours est-il qu’aujourd’hui, le monde entier connaît des bouleversements dramatiques à cause du phénomène migratoire du Tiers-Monde vers l’Occident.

Le Tiers-Monde se vide de son sang et l’Occident se charge de colère et de haine…

En fait, Sansal décrit la mainmise de l’extrémisme religieux sur les zones fragiles de nos sociétés, favorisée par la lâcheté ou l’aveuglement des dirigeants. Un livre à lire et qui risque de faire scandale, aussi…

Par Charhredine Berriah ( Source El-watan)

 

Le train d’Erlingen ou la métamorphose de Dieu
Boualem Sansal
Editions Gallimard.
256 pages
Parution 20 août 2018

Tag(s) : #Culture
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