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Un article-témoignage en provenance des Ouadhias (Iwadhiyen) en Kabylie, où la situation des dossiers des retraités est préoccupante.

 Badr.png
La BADR, gère les dossiers en flux tendus.


Comment en est-on arrivé là ?
Comment les retraités vivent cette situation ?

Sous une chaleur caniculaire, dépassant les 35°c à l’ombre, seuls quelques retraités osent s’aventurer, entre 8h30 et 9h00, devant la porte de la Banque d’Agriculture et de Développement Rural (BADR).

 

Qu’est-ce que la BADR ?
"Elle a été créée pour répondre à une nécessité économique, née d’une volonté politique afin de restructurer le système agricole, assurer l’indépendance économique du pays et relever le niveau de vie des populations rurales", peut-on lire sur leur site internet (lien en fin d’article).
Il s’agit d’une institution financière nationale créée par décret
n°82-106, le 13 mars 1982.
Une banque publique, qui a pour mission le développement du secteur agricole et la promotion du monde rural. Retrouvons nos retraités, qui attendent patiemment devant la porte de l’unique BADR de la région des Ouadhias. Le problème est que c’est l’unique banque de la région.

 

Ce pôle unique dans la région, gère les retraites des Ouadhias  commune de Mechtras d’Ath vu Ghardhane (ou Assi Youssef - arrondissement de Boghni),  de Tizi N’tlata,  Ait Bouadou,  Agouni Gueghrane.


Les dossiers s’empilent, et l’attente est très longue. Les retraités font la queue, en hiver comme en été, en ayant toujours les mêmes souffrances. Actuellement, il fait très chaud en Kabylie, et ils sont contraints d’attendre, dans des queues interminables, à l’extérieur de la banque toute la journée !

 

Les Ouadhias ou Iwadhiyen, est une commune créée en 1956. C’est l’une des plus importantes collectivités du département de Tizi-Ouzou, notamment en superficie et population. La commune est devenue, après le découpage administratif de 1984, une daïra, (un arrondissement). Elle est loin d’avoir toutes les infrastructures nécessaires, à l’instar d’autres communes de la région. En effet, elle souffre du manque flagrant de structures financières. Tous les mots s’avèrent faibles pour décrire la détresse dans laquelle vivent ces retraités dans toute la daïra (arrondissement) des Ouadhias.

 

Une attente infinie

Lorsqu’on se présente à l’entrée, l’accueil est quasi militaire.
L’agent de sécurité dit : "Nous ne pouvons pas tous vous accueillir. Restez ici, mais seuls les 10 premiers me donnent leur carte identité. Vous rentrerez après un par un. Vous savez bien qu’il n’y a qu’une seule caisse et deux guichets. Deux employés traitent vos comptes."

 

Personnellement je prends les choses trop à cœur, et je trouve désagréable et injuste cette situation. Les retraités se plaignent surtout de l’absence d’une salle d’attente, avec des chaises un peu confortables... Et également des toilettes, qui sont quasi inexistants. Certains retraités sont très souffrants : prostate, diabète, ulcère, tension, asthénie (fatigue générale). Le problème est que le nombre des retraités augmente chaque mois. Ce qui augmente le nombre de dossiers, ainsi que l’attente, le stress... Certains d’entre eux sont contraints de se lever très tôt dans l’espoir d’occuper une des premières places devant la banque des Ouadhias (BADR), ce qui engendre une véritable marée humaine et des files d’attentes interminables qui n’en finissent pas.

 

Sans le retraite, comment vivre (ou plutôt survivre) ?

Un autre souci se fait sentir, lors de ces attentes interminables : les chutes de tensions d’électricité et la situation de coupures de courant irrégulières, qui empoisonnent aussi le quotidien de ces retraités.  Que Faire ? Attendre une demi journée et peut-être toute la journée. Comment les deux guichets peuvent-ils travailler sans électricité ? Cela ne fait que ralentir le traitement des dossiers des retraités.

 

Des conditions de travail difficiles pour le personnel
L’état de l’agence BADR des Ouadhias est loin d’être la meilleure.
Le personnel et même les usagers (clients) sont unanimes : Les conditions de travail sont exécrables. Tous le monde est sur les nerfs. Le personnel reçoit les clients dans des bureaux étroits, enfermés et limités. Dépourvus d’un minimum de confort, les usagers font face, quotidiennement, aux désagréments.

 

Les services concernés doivent de se pencher sur le problème avant qu’une catastrophe ne survienne. Nous laissons le soin aux responsables du département de Tizi-Ouzou, de décider des mesures à prendre, le plus tôt sera le mieux dans l’intérêt de ces retraités et des autres clients de cette banque.

 

Le personnel fait ce qu’il peut, certains sont très accueillants et gentils, et affichent un très large sourire. Ils travaillent comme des robots, pour satisfaire et donner une vie à ces pauvres retraités. Je me demande comment ils font pour gérer les mentalités et les caractères de ces retraités. Je tiens à saluer la patience du personnel de cette banque. Les seules personnes qui peuvent changer le regard des gens sur la banque ce sont les employés ! Encore faut-il qu’on ouvre plus de guichets, pour diluer le flux d’attente, afin que chaque retraité puisse vivre décemment.

 

Par : Mokrane Neddaf     (source, kabyle.net)   

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