Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LIBYE: TROIS BÉBÉS MORTS ET UNE CENTAINE DE DISPARUS DANS UN NAUFRAGE Une tragédie en crescendo

Selon les témoignages recueillis, il y avait de nombreuses familles marocaines à bord, ainsi que des Yéménites. Parmi les disparus, figurent trois bébés et trois enfants de 4 à 12 ans, ainsi que 10 à 15 femmes.

La tragédie survenue hier au large des côtes libyennes révèle dans toute sa dimension pathétique le drame des migrants qui, à leurs risques et périls, tentent en cette période de l'année censée être beaucoup plus favorable en matière de courants maritimes une traversée à destination des rives européennes de moins en moins accueillantes. Les corps de trois bébés ont été repêchés et une centaine de personnes sont portées disparues après le naufrage d'une embarcation de migrants, à quelques kilomètres à peine de la Libye, selon les indications fournies par des rescapés et des gardes-côtes.
Ces derniers ont révélé que quelque 120 migrants, en majorité africains, avaient réussi à s'entasser à bord d'un canot pneumatique qui, pour des raisons restant encore à déterminer, a fait naufrage à environ six kilomètres des côtes libyennes. Les rescapés ont été conduits dans la région d'Al-Hmidiya, à 25 km à l'est de la capitale Tripoli. Ils sont au nombre de 16 et ont tous moins de trente ans. Quant aux corps des victimes, ils étaient activement recherchés par les garde-côtes libyens, fortement mobilisés à quelques encablures de la vile côtière de Garaboulli, située plus à l'est de Tripoli dont elle est distante d'une cinquantaine de kilomètres.
On sait pour l'instant que le canot pneumatique a coulé après une explosion qui a eu lieu à bord, le moteur ayant pris feu. Les migrants ont alors coulé en quelques instants, l'embarcation ayant quant à elle pris l'eau de toute part tandis que des pêcheurs, témoins de l'accident ont aussitôt donné l'alerte. Selon les témoignages recueillis, il y avait de nombreuses familles marocaines à bord, ainsi que des Yéménites. Parmi les disparus, figurent trois bébés et trois enfants de 4 à 12 ans, ainsi que 10 à 15 femmes.
Depuis ces dix derniers jours, la marine libyenne aura porté secours à plusieurs centaines de migrants même si, hélas, des dizaines d'entre eux ont péri dans leur tentative de traverser la Méditerranée pour rejoindre l'Eldorado européen. Le 24 juin dernier, le sauvetage aura concerné près de 1000 migrants à bord d'une dizaine de canots pneumatiques, en une seule journée, ce qui illustre l'ampleur du phénomène et l'inefficacité des mesures prises par les pays européens pour le contrecarrer.
Si Malte et l'Italie ont recouru aux grand moyens comme l'interdiction faite aux navires des ONG qui recueillent les naufragés ou ceux en danger de l'être avant de les acheminer vers des ports d'Europe du sud, le fait est que l'Union européenne ne parvient pas à tracer une ligne de conduite claire et recevable par l'ensemble de ses membres, l'Allemagne ayant fait un temps figure de cas à part. Il se trouve que, compte tenu de la situation de crise aiguë qu'elle traverse depuis 2011, la Libye est devenue à son corps défendant un pays de destination et de transit vers les côtes européennes pour des milliers de migrants africains. Que des centaines d'entre eux meurent tous les ans en traversant dans des conditions extrêmes la Méditerranée vers l'Italie, depuis les côtes libyennes, profitant de l'instabilité politique de ce pays, n' a pas ému Bruxelles qui n' a d'autre programme que celui des camps de rétention à implanter dans les pays de la rive nord-africaine moyennant de vagues promesses.
Mais cette démarche a déjà montré ses limites aussi bien en Libye qu'en Turquie précédemment et le véritable problème a trait à une révision aussi profonde que déchirante des rapports Nord-Sud, notamment sur la question fondamentale du développement durable. Trop longtemps, le continent africain aura été le parent pauvre des échanges internationaux et ses richesses naturelles ont fait l'objet, des siècles durant, d'un pillage systématique. Aujourd'hui, il paye la facture des changements climatiques et des multiples atteintes aux équilibre de l'écosystème, de sorte que le phénomène de l'exode, loin de se réduire, est au contraire appelé à connaître des proportions de plus en plus énormes. Aussi s'agit-il d'un véritable transfert de population qui en est, pour le moment, à ses premiers balbutiements mais dont il faut s'attendre à ce que, tôt ou tard, il ne passe au stade d'une déferlante inexorable. Et là, les mesures chiches actuelles seront à jeter au panier...

Par   ( Source l'expression)

Tag(s) : #Harraga
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :