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Des résistances et quelques évolutions. Après le mouvement des lycéens et des collégiens de Kabylie de ces dernières semaines, la ministre de l’Education nationale a décidé de réagir par un communiqué : le département de Nouria Benghebrit déclare vouloir faire de tamazight une langue «à part entière» du paysage éducatif national, signalant que des efforts «importants et continus» ont été engagés pour la promotion de l’enseignement de cette langue.

Tenant à rassurer la communauté éducative, le ministère – dont la première responsable a toujours démontré, depuis sa prise de fonction, sa disponibilité à promouvoir tamazight – a rappelé dans son communiqué que depuis 2014, l’enseignement de cette langue «connaît une dynamique soutenue pour sa généralisation et son élargissement, comme cela est clairement stipulé dans la circulaire-cadre de cette année scolaire 2018-2019».

Parmi les réalisations, le ministère cite l’élargissement de l’enseignement de tamazight de 11 wilayas en 2014 à 43 cette année, l’élaboration de manuels en caractères arabes, tifinaghs et latins ainsi que des anthologies littéraires scolaires de tamazight, affirmant que toutes les demandes pour l’ouverture de classes pour l’étude de cette langue ont été satisfaites. Cet enthousiasme n’est toutefois pas partagé. Si certains abonnés de la page de la ministre ont attaqué le communiqué, d’autres ont préféré faire certaines propositions pour «sortir de l’hypocrisie» qui marque depuis quelques années les décisions des autorités. Le point le plus saillant : l’absence d’un caractère obligatoire de l’enseignement de cette langue dans les écoles de la République. «Ce n’est que de la poudre aux yeux. A quand la rectification de la loi d’orientation de 2008 (loi n°08-04 du 23 janvier 2008) qui dit que l’Algérie est une terre arabe et l’enseignement de tamazight est facultatif ? Nous voulons la promulgation d’une nouvelle loi d’orientation qui rend l’enseignement de tamazight obligatoire dans toutes les écoles algériennes. De grâce, arrêtez vos élucubrations et ne faites pas de la surenchère !» lance un abonné de la page de la ministre.

S’ils ont salué les décisions prises pour la promotion de tamazight, des enseignants de cette langue, surtout ceux des régions de l’intérieur, ont dénoncé la méthode d’enseignement. «Il faut revoir les horaires. Il est impossible de poursuivre dans la configuration actuelle… Le ministère doit aussi faciliter les recrutements avec de nouveaux postes budgétaires», suggère un enseignant d’un établissement du chef-lieu d’une wilaya de l’ouest du pays, où l’enseignement n’a pas été généralisé dans tous les paliers et toutes les régions. Au Haut-commissariat à l’amazighité (HCA), plusieurs propositions ont été formulées. Son secrétaire général, Si El Hachemi Assad, préconise, dans un entretien à El Watan, la nécessité de prendre des «mesures d’accompagnement», telles que l’aménagement des horaires de l’enseignement de tamazight et l’obligation de continuer son cursus.

Il est proposé aussi de «réaligner» cet enseignement dans la grille des matières essentielles à caractère obligatoire. Chez Mme Benghebrit, il est précisé que l’enseignement sera «renforcé». Au MEN, la promotion de cette langue est «acquise». «Le communiqué est clair. Nous allons promouvoir davantage l’enseignement de cette langue des Algériens. Il y aura du nouveau dans les prochains mois, par rapport aux textes régissant la question et même concernant l’élargissement de cet enseignement à travers le pays», signale un cadre du ministère sous le sceau de l’anonymat.  

Par IDDIR Nadir ( Source El-watan)

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