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Il empêche toujours le fleuve de dévier.

 

Très tôt, Rachid, ce jeune issu d'une famille modeste est initialement destiné au monde économique par suite de l'obtention d'une licence en sciences commerciales à l'université d'Alger.

 

Il est parti le 12 février 1995 à l'âge de 50 ans. Rachid Mimouni, né à Boudouaou, banlieue algéroise, un certain 20 novembre 1945 s'en est allé suite à une hépatite aiguë. Très tôt, Rachid, ce jeune issu d'une famille modeste est initialement destiné au monde économique par suite de l'obtention d'une licence en sciences commerciales à l'université d'Alger.
Mais le destin l'inscrira dans un autre registre. Un tout autre registre, en diphasage avec le commerce, du moins à bien des égards. Si du point de vue professionnel, Mimouni a toujours exercé dans le domaine de ses études ou à la périphérie, il n'en demeure pas moins qu'il a un palmarès très riche en matière d'activités connexes. Rachid Mimouni a été membre du conseil national de la culture, président de la Fondation Kateb Yacine, avant de devenir vice-président d'Amnesty International. Rachid Mimouni n'est pas à présenter. Son nom est définitivement lié à la décennie noire qui est, elle aussi, inscrite à jamais dans la mémoire algérienne. Il est parti au bon milieu du gâchis.


En fait, cette ère trouble de la vie de l'Algérie est également portée dans l'oeuvre littéraire de l'auteur Le fleuve détourné. Le fleuve détourné que l'on ne cesse pas encore de contourner, faute de pouvoir le détourner encore.
De 1978 avec la sortie de Le printemps n'en sera que plus beau jusqu'aux Chroniques de Tanger, Rachid Mimouni a laissé une oeuvre multiple. Le fleuve détourné, Tombéza, L'honneur de la tribu, La ceinture de l'Ogresse, Une peine à vivre jusqu'à De la barbarie en général et de l'intégrisme en particulier, ont été des jets de mots pour dénoncer un mal-être social. Mimouni a été un auteur qui n'a fait, durant toute sa vie, aucune concession à l'intégrisme. Ses oeuvres, témoins occulaires de la misère d'un peuple ont eu une grande reconnaissance à travers le monde.


L'honneur de la tribu a eu le prix de l'Amitié franco-arabe ainsi que le prix de la critique, le Ruban de la francophonie en 1990. Le même roman a eu aussi le prix de la littérature-cinéma du Festival de Cannes. Le prix de l'Académie française a été également décerné à La ceinture de l'ogresse et le prix Albert Camus à Une peine à vivre, en 1992.
En fait, les prix s'éteignent devant le splendeur du personnage. Sans concession avec l'intégrisme, Mimouni ne se souciait guère des protocoles. Idem pour sa plume qui l'a accompagné comme un fusil qui n'a jamais changé d'épaule.

 

 

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