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BOUMERDÈS - Après des années d’exode Difficile retour aux villages

Vidés de leurs populations durant les années de braise, des villages de la wilaya de Boumerdès peinent aujourd’hui à se repeupler.

En dépit des efforts menés par l’Etat, les villageois ne veulent pas y retourner en raison des manques en tous genres. Dans les années 90, la plupart des villageois ont fuit les hordes islamistes qui n’épargnaient personne, notamment dans les zones reculées, totalement insécurisées. A Chabet El Ameur, des villages comme Aït Brahim ou Aït Boudoukhane ont connu durant la décennie noire un exode rural massif de villageois, qui se sont installés anarchiquement au centre-ville. Les seriates de l’ex-GSPC, qui sévissaient dans la région, notamment la seriate Echam, décimée totalement en 2007, sont derrière le dépeuplement de plusieurs dizaines de patelins. «Je me rappelle de leurs descentes. Ils menaçaient de nous tuer si on leur offrait pas à manger», témoigne un villageois d’une quarantaine d’années, confiant avoir perdu un proche dans une attaque terroriste. Et d’ajouter : «J’aimerais bien retourner à la terre de nos ancêtres. Mais il est difficile d’y mener une vie digne en raison de l’absence des commodités de base, à l’instar d’une route carrossable ou de l’eau potable». Autre localité désertée, le village Henni, sur les hauteurs d’Ammal, possède des potentialités agricoles considérables. Des potentialités restées, hélas, inexploitées depuis des années, la localité ayant été abandonnée lors de la même période par ses habitants, qui ont fui vers l’algérois au ou chef-lieu de wilaya, laissant derrière eux des terres fertiles s’étendant sur des kilomètres. Mohamed, un natif de ce village, avoue que sur les soixantaines d’habitations que compte encore la localité désertée, seules cinq sont toujours habitées : «Ce que la France coloniale n’a pas pu faire, le terrorisme l’a fait en un temps record», se désole notre interlocuteur, précisant que le retour des villageois chez eux est conditionné par la volonté des autorités. «Nous n’avons même pas une route pour rejoindre le village, qu’on ne peut rallier, depuis la RN5… qu’à pied», précise encore Mohamed. Concernant le village Aït Aliane, dans la commune de Laâziv, des villageois ont exprimé récemment leur souhait d’y retourner. Une pétition dans ce sens avait même été signée et remise aux autorités locales, en vain. Par ailleurs, les programmes de développement local lancés par l’État, à l’instar de ceux liés au développement rural intégré (PPDRI), n’ont pas apporté les résultats escomptés. Ces plans sont quasiment à l’arrêt alors que d’autres ne sont toujours pas lancés dans plusieurs localités. «Les autorités locales ont pu ouvrir quelques pistes dans le cadre des PPDRI, mais les autres projets liés aux aides offertes pour l’élevage bovin ou apiculture, les villageois n’ont rien vu venir », dira Mohamed. Certains projets PPDRI attendent d’êtres lancés depuis 2011 dans la commune de Chabet El Ameur. De même, les aides à l’auto-construction dans le cadre du FONAL peinent à redresser la barre et inciter les villageois à construire leurs maisons. La demande en logement est très forte, alors que l’offre est insignifiante. Sur les 1 000 demandes déposées à l’APC de Chabte El Ameur depuis ces quatre dernières années, seules une centaine a été validée, indique-t-on. En sus de cela, les lenteurs administratives pénalisent lourdement les postulants qui finissent par abandonner le projet.


Y. Z. ( source la depeche de kabylie)

Tag(s) : #Terrorisme
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