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C’est une année difficile, agitée et troublante qui prend fin aujourd’hui. Elle se termine dans un brouillard total dans lequel toute la classe politique est perdue. Rien de rassurant. Tout est inquiétant. C’est dans ce climat chargé d’inconnues que l’Algérie entre dans une nouvelle année aussi charnière que décisive.

Une année politique par excellence, celle de l’élection présidentielle entièrement à part. Le pays est sensiblement suspendu à cette échéance dont les contours demeurent flous. Elle est pour le moins problématique. Le désordre institutionnel, accompagné d’une confusion politique qui caractérise la fin du 4e mandat de Abdelaziz Bouteflika, réduit considérablement le champ de vision national.

C’est avant tout en raison du doute semé par les partisans du chef de l’Etat. Par leurs appels – timides et forcés – au 5e mandat, puis à la «continuité» pour aboutir enfin à la proposition d’une «conférence de consensus», par ailleurs rejetée par la majorité des acteurs politiques.

Ce discours des «partisans» obscurcit le tableau de bord politique et révèle par conséquent l’ampleur de la crise et l’incapacité à trouver une sortie par le haut. Du coup, l’élection présidentielle, devant être un rendez-vous politique en mesure d’apporter des réponses dans une compétition programmatique à la crise multiforme que traverse le pays, est devenue la rencontre de toutes les incertitudes. Une constellation d’obstacles.

C’est une croisée des chemins sans issue. Une impasse. Un vrai piège pour tous. Le pays est sur une ligne de crête courte et étroite. Pour l’heure, rien n’est fait pour faire de la présidentielle d’avril prochain une opportunité afin de briser le périlleux statu quo qui plombe le pays. Il n’est pas trop tard, mais plus que jamais, le temps presse.

Les Algériens expriment de différentes et incessantes manières leur angoisse, mais surtout leur désir irrépréhensible pour le changement. Ils attendent impatiemment de fixer au pays un nouveau cap et de nouveaux horizons à la hauteur de leurs ambitions collectives et individuelles. 2019 peut être cette année porteuse de ce rêve légitime. Ce n’est plus un choix, c’est une nécessité historique.

L’Algérie ne pourra plus supporter le poids écrasant d’un sous-développement politique, doublé d’un retard économique criant et leurs conséquences sociales et sociétales désastreuses. 2019 est une année charnière qui doit inciter la classe politique,  pouvoir et opposition, à négocier sereinement ce virage politique et proposer au pays un projet d’ensemble en mesure de le propulser vers l’avenir.

Lui offrir un destin et l’extraire définitivement des vicissitudes liées à son histoire récente, car il ne s’agit pas d’enjeu de pouvoir, mais il y va du devenir d’une nation. Un rendez-vous avec l’histoire à ne pas rater. La situation est d’autant plus inquiétante qu’elle exige un sursaut patriotique. L’heure doit être réglée à la mobilisation nationale et non pas aux règlements de comptes mortifères.

En 2019, l’Algérie doit retrouver son chemin naturel du développement politique, pour mieux retrouver celui de l’essor économique et social. Cela passerait nécessairement par le rétablissement plein et entier de l’exercice de la citoyenneté et l’instauration d’un climat de liberté. La voie de la répression et de l’étouffement des voix discordantes ne feront qu’aggraver la crise. La régression sociale qui s’annonce en raison de l’impasse économique prépare le lit de la violence, dont le pays n’a guère besoin. Le pari n’est pas impossible.

L’Algérie recèle suffisamment de potentialités pouvant relever les défis d’avenir, elle dispose d’une compétence nationale avérée, certes marginalisée ou exclue mais disposée à concourir à rebâtir le pays sur des bases sérieuses et solides. Pour cela, il faut une nouvelle gouvernance adossée à un système politique moderne – la rationalité – qui doit définitivement rompre avec les archaïsmes du passé. La nouvelle année qui s’annonce ne doit en aucun cas ressembler à celle qui s’achève.

Par Hacen Ouali ( Source El-Watan)

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