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Saïd Sadi, ancien président du RCD, s’est montré, hier, très sévère avec le pouvoir qui s’entête à vouloir tenir la présidentielle du 4 juillet. “S’il est difficile de trouver des explications rationnelles à la présidentielle officiellement prévue pour le 4 juillet et à laquelle personne ne croit ou adhère, il est, hélas, aisé de deviner les tragiques conséquences de cet aveuglement”, souligne Saïd Sadi, dans un texte posté sur sa page facebook. Même si ces joutes électorales auxquelles tient le régime sont “techniquement réalisables”, il est, néanmoins, politiquement et moralement incorrect que l’élection présidentielle se tienne dans les conditions actuelles, suggère l’ancien président du RCD. “L’Algérie des Abane, Ben Boulaïd, Ben M’hidi et de tous ceux qui ont donné leur vie pour faire naître une république démocratique et sociale mérite-t-elle pareille humiliation après cinquante-sept ans d’une ‘indépendance confisquée’ miraculeusement récupérée par une lumineuse insurrection citoyenne que plus personne n’attendait et qui s’affine de jour en jour ?”, s’interroge Saïd Sadi. Une deuxième interrogation s’impose d’elle-même, selon lui. “Le peuple algérien, qui a déclenché ce qui est désormais une révolution démocratique unique dans les annales politiques contemporaines, va-t-il tolérer le substitut d’un pouvoir encore plus pathétique que l’original qu’il a congédié ?” Saïd Sadi doute que l’étincelle révolutionnaire qui s’est déclarée le 22 février dernier puisse s’éteindre de sitôt. Il ne croit pas non plus que cette présidentielle fixée au 4 juillet prochain puisse être une solution à la crise. “Pis encore, elle mettra l’armée face à un peuple déterminé, soudé et unanime dans sa quête de liberté. Et cette fois, il n’y a ni parti déclarant abolir les libertés individuelles et collectives ni mouvement insurrectionnel armé pouvant justifier des mesures exceptionnelles.” Quant à l’hypothèse d’un probable report de ce scrutin, “il faudra alors violer, une fois de plus, une Constitution que les partisans du statu quo déterrent à chaque fois qu’ils doivent rejeter la transition démocratique demandée par le peuple depuis maintenant trois mois”, estime Saïd Sadi. 

Il croit dur comme fer que l’agenda du régime est voué à un suicide et que “l’abîme constitutionnel qui se rapproche à grands pas est vertigineux”. Le vide constitutionnel de l’après-9 juillet “ouvre la voie à toutes les aventures, y compris celle du recours à l’état d’exception. Des voix redoutant cette éventualité n’hésitent pas à assurer que l’invraisemblable blocage politique entretenu contre vents et marées tend, justement, à provoquer cette funeste perspective. Ont-elles tort ?”, écrit Saïd Sadi qui suggère, sur sa lancée, qu’il “est encore possible” de répondre à la volonté populaire. Il a, par la même occasion, répondu au sujet des rumeurs faisant état de son arrestation. “Sur ma page facebook, des ‘mouches électroniques’, à l’évidence inspirées par des officines spécialisées, délivrent des messages à connotation mafieuse, annonçant que mon arrestation imminente est programmée par le chef d’état-major. Ces procédés obliques sont propres à tous les systèmes autoritaires et ce n’est pas la première fois qu’ils sont utilisés contre moi ou d’autres militants”, réplique l’ancien président du RCD, renouvelant, une fois encore, son attachement pour une Algérie démocratique et sociale, ainsi que son engagement en faveur d’un changement radical du système.


Ali Titouche ( source liberté)

Tag(s) : #POLITIQUE
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