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L’ancien président du RCD, Saïd Sadi, livre à nouveau sa lecture de la situation politique du pays. A la veille du 13e vendredi de la mobilisation, il dresse un constat permettant de comprendre les raisons de l’impasse actuelle.

Dans une longue analyse publiée, hier, sur sa page Facebook, Saïd Sadi affirme que l’état-major de l’ANP et son premier responsable, Gaïd Salah, s’emploient à remettre en selle le système.

Selon lui, le mouvement populaire et les chefs de la grande muette ne sont pas sur la même longueur d’onde. «Les deux parties empruntent des trajectoires contradictoires. Involutif, l’état-major travaille, à travers l’activation de l’article 102, à la transmission clanique d’un pouvoir autocratique.

Dynamique, le mouvement citoyen demande le départ du système pour instaurer un régime démocratique. Ces dernières semaines, la rupture se voit dans les contenus, les méthodes et les objectifs des deux vis-à-vis», écrit Saïd Sadi.. Rappelant le silence d’Ahmed Gaïd Salah qui n’a pas prononcé de discours depuis quinze jours, il estime que ce dernier s’échine à réaliser sa feuille de route. «Depuis maintenant deux semaines, l’état-major ne communique plus, il agit. Et vite.

Ses décisions, dont certaines ne s’encombrent même pas de légalité, sont toutes orientées vers une restauration de l’ordre ancien», souligne-t-il. Et de préciser : «Un scrutin présidentiel insensé est confié au préposé aux fraudes électorales. Les emprisonnements se suivent selon le fait du prince. Les médias publics lourds, qui avaient saisi l’opportunité de la Révolution pour tenter une oxygénation éditoriale et une émancipation éthique, sont brutalement mis au pas.

Refusant d’encadrer le vote, les magistrats qui avaient exprimé leur solidarité avec le peuple se ravisent. Dans leur dernier communiqué, leur demande d’une justice libre cache mal un rétropédalage qui annonce leur adhésion à ‘‘la solution constitutionnelle’’. Les nominations succèdent aux limogeages dans les centres névralgiques de l’Etat.»

L’État-major veut son élection

Saluant les acquis du mouvement populaire, l’ancien leader du RCD indique, toutefois, que «nous ne sommes pas devant des protagonistes qui cherchent à trouver une solution à une impasse vécue et constatée de concert». «Dos à dos, les deux acteurs (mouvement populaire et état-major) voient la scène algérienne sous deux angles différents, ils la comprennent selon des codes divergents et la projettent vers des destins opposés.

Regardant vers le passé et usant d’une regrettable brutalité, l’état-major veut son élection présidentielle avec les mêmes procédés et pour les mêmes buts que ceux qui ont provoqué l’insurrection du peuple», ajoute-t-il.

Ce faisant, Saïd Sadi présente ses propositions pour amorcer une transition qui permettra au pays de sortir de la crise politique actuelle. Il dénonce, dans ce sens, «l’absence de volonté de dialogue chez l’armée». «Petit à petit, le double langage militaire patine, puis les messages hebdomadaires de l’armée cessent avant même l’entame du moindre contact.

Pour dialoguer, il faut être deux et si les solutions peuvent diverger, il est souhaitable que les grands constats soient partagés. Les divergences n’ont pas été levées, parce qu’elles n’ont jamais été abordées. Et pour cause. Les deux parties empruntent des trajectoires contradictoires», note encore Saïd Sadi.

«L’Algérie réelle doit se prendre en charge»

Devant cette situation, estime-t-il, «l’Algérie réelle qui s’affirme à longueur de semaine doit maintenant se prendre en charge». «Il est impérieux de bien s’entendre sur ce que transition veut dire dans l’Algérie d’aujourd’hui.

Cette phase est déterminante pour la naissance d’un ordre républicain démocratique. Cela a été déjà dit, mais il n’est pas superflu de le rappeler», ajoute-t-il, rappelant que les «organes et mécanismes dédiés à la transition font largement consensus : la présidence collégiale, directoire de la conférence de transition, commission indépendante d’organisation des élections, assemblée chargée d’élaborer la Constitution précédée de la prescription des préalables démocratiques».

Par Madjid Mekedhi ( Source El-watan)

Tag(s) : #POLITIQUE
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