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S’il concède au président déchu Abdelaziz Bouteflika qu’il avait une certaine “cohérence”, certes “morbide”, qui finira par l’emporter, celle d’avoir considéré que le peuple était “dans un coma politique” et qu’il pouvait donc régner éternellement, l’ancien président du RCD Saïd Sadi soutient que le chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, en revanche, devenu l’homme fort depuis quelques mois, ne rentre, lui, dans “aucune grille de lecture”.

“La conduite du chef d’état-major, elle, ne rentre dans aucune grille de lecture. Il proclame vouloir en finir avec la ‘bande’ de Bouteflika alors qu’il en fut le pilier central. Il ne cesse de répéter qu’il est à l’écoute de la révolution mais encercle chaque week-end la capitale pour limiter l’afflux des manifestants et accuse de trahison tout être osant exprimer une opinion libre.

Il promet la démocratie et étouffe la scène politique et médiatique avec la même sévérité qu’à l’époque du parti unique et, comme aux plus sombres années de notre pays, les geôles algériennes grouillent de détenus politiques”, relève Saïd Sadi dans un long texte publié sur sa page facebook. “Comment se convaincre, à l’heure d’internet, que l’on peut survivre à tant de contradictions et d’égarements ?” s’interroge-t-il.

Pour Saïd Sadi, la répression qui s’abat depuis quelques jours sur les manifestants vise à réduire à terme la mobilisation en vue d’organiser le scrutin. Reste que la démarche charrie beaucoup de risques, selon lui. “L’objectif de cette répression ne fait pas mystère : la permanence des interpellations est supposée avoir un effet dissuasif sur les manifestants, ce qui devrait, selon les auteurs de cette stratégie, en réduire, d’ici
à décembre, le nombre à un niveau suffisamment faible pour leur ôter toute capacité de perturber ou d’empêcher l’élection”, estime Saïd Sadi.

“Le calcul n’est pas sans risques. D’abord les arrestations, si elles ne les ont pas dopées, n’ont pas freiné les ardeurs des Algériens qui se sont mobilisés avec encore plus de résolution en ce mois de septembre ; ensuite, les slogans se radicalisent de plus en plus.

Les barrages spontanés organisés sur les routes dans plusieurs wilayas le jour même de l’annonce de la convocation du corps électoral démontrent que l’échéance du 12 décembre joue plutôt une fonction de chiffon rouge”, analyse-t-il. Alors qu’il exclut, au cas où le scrutin viendrait à être organisé, la manifestation de “candidatures crédibles”, Saïd Sadi suggère, en termes assez sibyllins, qu’Ali Benflis, qu’il n’hésite pas à critiquer pour son silence sur les arrestations, pourrait être sur les starting-blocks : “En dehors des affidés du FLN les plus contestables, qui ont d’ailleurs brillé par leur silence devant les dizaines d’arrestations arbitraires ciblant chaque semaine des manifestants pacifiques, les candidatures crédibles pouvant ‘mener le changement… et mettre en œuvre un nouveau système de gouvernance’ ne seront pas légion pour le 12 décembre, si toutefois élection il devait y avoir.”

“Pourquoi exaspérer un peuple, en phase avec son temps, qui demande le départ d’un système périmé en lui serinant, d’un côté, qu’il est entendu et en s’employant, de l’autre, à restaurer grossièrement l’ordre politique qu’il conteste ?” se demande encore l’ancien président du RCD.  Pour Saïd Sadi, le seul choix laissé désormais aux Algériens est le combat : “Le choix est binaire.

Se donner les moyens d’inventer l’avenir dont nous avons été privés ou tirer définitivement les conclusions, toutes les conclusions, de notre incapacité à mener collectivement à son terme une révolution démocratique nationale. Mais peut-on parler de choix quand la seule voie qui reste ouverte est celle du combat ? Gaïd Salah, à la vérité, n’a laissé aucun choix aux Algériens. L’Histoire lui reconnaîtra ce ‘mérite’.”

Par Karim kebir ( Source liberté)

Tag(s) : #POLITIQUE
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