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LYoucef.pnge pays de la nouvelle ce n’est pas la France. Il y a trois ans, les éditeurs parisiens avaient tenté de faire du printemps la saison de la nouvelle. Mais, comme en Kabylie, pour paraphraser Mouloud Mammeri dans son sublime long poème qu’est la Colline oubliée, ce printemps n’a pas duré.

 

J’ai toujours aimé la nouvelle, ce genre littéraire assez difficile à réussir, dire l’essentiel, avec un fil conducteur dans le récit, en plus d’une certaine magie nécessaire pour pallier l’absence d’une intrigue improbable, s’avère, dans bien des cas, un exercice périlleux.

 

Au mois d’avril de l’an 2000, j’avais publié un recueil de 10 nouvelles, “L’âme de Sabrina”, racontant l’Algérie de la guerre contre les civils, je fus moi-même étonné par le succès de ce petit livre. C’était l’une des toutes premières productions des éditions Barzakh. Nouvellement créées par Selma Hellal et Sofiane Hadjadj, les éditions Barzakh cherchaient des textes.

Pour l’histoire, c’est l’écrivain et journaliste Hmida Ayachi qui m’avait présenté Selma et Sofiane, entre nous, le courant était vite passé. Après avoir écrit, pendant quelques mois de l’année 2007, une chronique en langue arabe, à partir de Paris, dans l’hebdomadaire El Mouhaqaq, de mon ami Habet Hannachi, je me suis mis à lire sérieusement en langue berbère.

 

L’exil sait nous faire voir les richesses du pays des origines. Nouvelliste de talent, Mohamed Arab Ait Kaci est l’auteur d’un recueil de “tulissin” (nouvelles en berbère), intitulé “Tatabatata”, agréable à lire, plein d’humour et de vérités.

Publié aux éditions Mehdi, basées à Tizi-Ouzou, “Tatabatata”, est le livre à lire pour entrer dans le monde des jeunes auteurs kabyles: Tout y est, l’imagination sans frontières, l’ironie indispensable pour affronter le quotidien souvent amer, la richesse du verbe qui du coup nous fait aimer cette langue amazighe qu’il est urgent d’officialiser, d’encourager, et surtout ce regard lucide et serein face à toutes les exactions interminables d’un régime autoritaire.

 

Installé à Paris, Mohamed Arab Ait Kaci, a toujours le sourire au coin des lèvres, il saisit au vol chaque jour qui passe, chaque instant de quiétude, qu’il considère comme un miracle de la vie. “Tatabatata” est dédié au grand poète et chanteur, Slimane Azem, mort et enterré loin de son pays natal qu’il n’a jamais cessé d’aimer. “Tislit”, “amakrad”, “Aqjun”, “Tatabatata”, “Znezla”, “Tufga taneggarut” et “Asufri”, sont les titres des nouvelles qui forment ce livre qui vaut vraiment le détour.

 

Mohamed Arab Ait Kaci a déjà traduit en langue amazighe, “L’Etranger” d’Albert Camus (qu’on peut lire gratuitement sur internet) et “Le Vieil homme et la mer” d’Ernest Hemingway, tout comme il possède également d’autres textes qui vont paraître incessamment.

 

À bien des égards, il est sorti de cette période faite de slogans, il emprunte désormais le chemin escarpé de la création, un chemin qui transmet tant de valeurs sûres.

 

Par :  Youcef Zirem             

Tag(s) : #POLITIQUE
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