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Réaction aux contributions au vitriol de Ramdane Redjala contre Hocine Ait Ahmed 

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Deuxième partie : la période postindépendance

La démission de Hocine Ait Ahmed, le 27 juillet 1962, de tous les organismes dirigeants de la révolution algérienne, au moment où l’affrontement entre les groupes de Tlemcen et de Tizi Ouzou est à son paroxysme, ne signifie pas pour autant son retrait de la vie politique. Il n’y a que le voyou, Ramdane Redjala, qui lui prête cette volonté. En vérité, aucun grand patriote, à l’instar de Krim Belkacem, Slimane Dehilès, etc., ne veut abandonner l’Algérie à son triste sort auquel l’exposent les putschistes, Ben Bella et Boumediene.

 

De toute évidence, après l’accord du 2 aout 1962, conclu entre le groupe de Tlemcen –représenté par Khider et Bitat –et le groupe de Tizi Ouzou –représenté par Krim et Boudiaf –, un accord qui a permis l’entrée de Boudiaf au BP (bureau politique), les révolutionnaires algériens, dans leur ensemble, acceptent de contribuer autant que faire se peut à l’édification de la nation. Contrairement aux allégations mensongères de ce plumitif, Hocine Ait Ahmed n’a pas besoin d’être repêché à la dernière minute pour faire partie de la liste des candidats à l’Assemblée nationale constituante (ANC). Un homme de sa stature, de surcroit chef historique, n’a pas besoin d’un quelconque coup de pouce. En fait, malgré le refus du duo Ben Bella-Boumediene d’accepter Krim Belkacem au BP à Tripoli, une option qui aurait permis plus d’apaisement entre l’armée des frontières et la wilaya III historique, en septembre 1962, ils n’ont pas exclu Krim Belkacem de la liste pour les élections à l’ANC.

 

Hélas, pour discréditer Hocine Ait Ahmed, ce plumitif cherche des comparaisons qui n’ont pas lieu d’être. Dans sa volonté de nuire à l’image de Hocine Ait Ahmed, il cite Mohamed Boudiaf qui « se situe clairement dans l’opposition », alors que celui-là, d’après lui, est « assidu aux séances de l’Assemblée », c’est-à-dire l’ANC. Qu’en est-il au juste ? Mohamed Boudiaf a démissionné du BP le 25 aout 1962. A cette date, Hocine Ait Ahmed n’appartenait à aucun groupe. Mais, au lieu de reprocher aux alliés de Boudiaf de ne pas le suivre dans son action, quand il a créé le PRS –ses amis du groupe de Tizi Ouzou, à l’instar de Krim Belkacem ont accepté de siéger à l’ANC –, ce charlatan charge le seul Ait Ahmed. Tout cela démontre, si besoin se fait sentir, sa malhonnêteté. Cela démontre aussi son manque d’objectivité, voire l’absence totale de celle-ci.

 

En tout cas, sans vouloir opposer les chefs historiques –surtout ceux qui n’ont pas exercé le pouvoir –, en septembre 1962, le triomphe du groupe de Tlemcen, au détriment certes de l’Algérie, est un fait admis. Dans ce cas, les révolutionnaires n’ont pas mille choix devant eux. Ou ils s’opposent militairement aux tenants illégitimes du pouvoir ou ils essayent, en conjuguant leurs forces, de mener, à l’intérieur du système, le travail nécessaire en vue de participer à l’édification de l’État. À ce titre, aucun voyou ni aucun charlatan n’ont le droit de les juger. Ainsi, malgré les défauts que cumule le nouveau pouvoir, incarné par le duo Ben Bella-Boumediene, un groupe de députés, à leur tête Hocine Ait Ahmed, abat un travail colossal à l’ANC. Ces quatre interventions, le 1er octobre, le 8 octobre, le 20 novembre et le 7 décembre 1962, sont les preuves irréfutables de l’engagement de Hocine Ait Ahmed. À chacune de ses interventions à l’ANC, Hocine Ait Ahmed leur donne une leçon politique. Et paradoxal que cela puisse paraitre, celles-ci sont suivies d’applaudissements nourris, y compris de la part de ses adversaires politiques.

 

Malheureusement, bien que le duo Ben Bella-Boumediene contrôle tous les pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire), ces deux tyrans abusent de leur pouvoir en dépossédant l’ANC de sa mission. Mais, au lieu de démontrer la monstruosité du projet tyrannique, porté par le duo Ben Bella-Boumediene, ce charlatan s’attaque de façon éhontée à celui qui s’est exposé à tous les dangers en vue de faire barrage à ce projet. En électronique, il existe un composant s’appelant « inverseur ». Quand on lui applique à son entrée une tension positive, ce composant la transforme à sa sortie en donnant une tension négative. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce Ramdane Redjala possède les mêmes caractéristiques. Alors que tous les historiens louent le rôle positif de Hocine Ait Ahmed, ce charlatan inverse tout.

 

De toute façon, que Hocine Ait Ahmed accepte de siège à l’ANC ou décide de démissionner, le voyou Redjala le critique avec la même virulence. Pire encore, il l’accuse d’avoir sabordé un autre mouvement d’opposition, de surcroit en gestation, l’UDRS (union pour la défense de la révolution socialiste). Bien que cette histoire poursuive encore le FFS, il faudrait tout de même clarifier certains points. Depuis l’accord du 2 aout 1962, le groupe de Tizi Ouzou a renoncé à l’épreuve de force. En créant son parti politique, le PRS dans le cas de Boudiaf, et en siégeant à l’ANC, dans le cas de Krim Belkacem, le groupe s’est littéralement disloqué. Vers la fin du mois de juin et début du mois de juillet, le coup de force constitutionnel, perpétré par le duo Ben Bella-Boumediene, met derechef l’opposition devant le fait accompli. Là encore, bien que le choix soit pernicieux, Hocine Ait Ahmed est le premier à indiquer la voie. Comme lors de la crise de l’été 1962, il veille à ce qu’il n’y ait pas d’affrontements meurtriers entre Algériens. Mais, en même temps, il décide « de mener une lutte ouverte contre le régime socialo-mystificateur », annonce-t-il lors de sa conférence de presse du 10 juillet 1963.

 

Concomitamment à l’action de Hocine Ait Ahmed, un groupe de révolutionnaires, à sa tête Krim Belkacem, songe à une action armée contre le régime d’Alger. Désignant unilatéralement les lieux du combat, les fondateurs de l’UDRS s’interdisent toute action en Kabylie. Et si leur projet avait eu un écho favorable, les fondateurs de l’UDRS auraient pu passer à l’action. Hélas, pour Ramdane Redjala, c’est Hocine Ait Ahmed qui a arrêté ce projet. Pour n’importe quel observateur, cela a deux explications possibles. Ou bien le projet de la lutte armée ne tient pas la route, donc il n’est pas soutenu par les masses, ou bien la voie préconisée par Hocine Ait Ahmed est la plus raisonnable. Le fait que les membres fondateurs de l’UDRS rejoignent plus tard Hocine Ait Ahmed prouve que le projet de la prise d’Alger ne convainc même pas ses initiateurs. Enfin, pour clore le sujet sur l’action de l’UDRS, la question qui mérite d’être posée est la suivante : est-ce que le projet militaire de l’URDS a la moindre chance d’aboutir ? En tout cas, la manière dont l’armée des frontières a pris le pouvoir en 1962 est telle qu’aucune force régionale n’est en mesure de lui résister.

 

Toutefois, bien que la dictature ne fasse pas la différence entre un mouvement politique et un mouvement insurrectionnel, les opposants au régime de Ben Bella et Boumediene donnent naissance, le 29 septembre, au FFS. Malgré le caractère pacifique du mouvement, le régime d’Alger envoie dans la foulée –4 jours après la création du FFS –ses troupes en vue d’écraser le mouvement contestataire. Comme quoi, il n’appartient pas à l’UDRS ni à aucune force militaire de choisir unilatéralement le terrain des combats. Et paradoxal que cela puisse paraitre, ceux qui voulaient prendre Alger en lançant les effectifs de l’ancienne wilaya III historique sont les premiers à quitter le navire. « La rupture publique et définitive entre Mohand ou El Hadj et Ait Ahmed n’interviendra, cependant, qu’au mois de janvier 1964, après la publication d’un texte signé par de nombreux anciens dirigeants du FFS dont le colonel Mohand ou El Hadj, le commandant Si Lakhdar, le lieutenant Allouache, les députés Arezki hermouche et Abdenour Ali Yahia. Tout en confirmant l’arrangement intervenu 13 novembre entre Ben Bella et Mohand ou El Hadj… », écrit l’auteur de la question berbère, Amar Ouredane. Abandonnant la riche plateforme revendicative du FFS, les nouveaux alliés de Ben Bella acceptent, en contrepartie de leur ralliement, la convocation du congrès du FLN.

 

Quoi qu’il en soit, ces défections n’entrainent pas pour autant la fin de la résistance. Amoindri certes, le FFS tient tant bien que mal. Hélas, pour le plumitif Redjala, et ce, bien qu’il dispose de tous ces éléments, Hocine Ait Ahmed est le seul responsable de la situation. Quel crétin ! Que dire du moment où il relate l’arrestation de Hocine Ait Ahmed. En parlant de cet événement, ce voyou ressent une seconde naissance. « La capture du leader du FFS constitue incontestablement un succès pour le duo Ben Bella/Boumediene », se réjouit-il. Enfin, bien que l’opposition au système tyrannique soit une dynamique dépassant largement les personnes, le voyou Redjala l’impute à Hocine Ait Ahmed. « La défaite du FFS n’est pas celle de la Kabylie. C’est avant tout celle d’un leader, d’une stratégie et d’une ligne politique », affirme-t-il tout honte bue. Or, la défaite n’est pas celle de Hocine Ait Ahmed, mais celle de l’Algérie et de la démocratie. La preuve : cinquante-deux ans après le recouvrement de l’indépendance, les Algériens revendiquent encore les droits les plus élémentaires. Et cela, que tu aies la haine ou autre chose, Hocine Ait Ahmed n’y peut rien tout seul. De toute façon, les Algériens sont assez matures pour savoir qui les a réellement privés de leurs droits.

 

En tout cas, bien que l’Algérie vive une situation dramatique, ce voyou met sur le dos de Hocine Ait Ahmed toutes les tares de l’Algérie. Lors de la période de clandestinité, il va jusqu’à douter de la formation universitaire de Hocine Ait Ahmed, sous prétexte que « peu d’informations ont filtré sur cette tranche de vie du zaim », note-t-il. Encore une fois, au lieu de condamner fermement le coup d’État de Boumediene et ses prolongements sur la vie politique, le plumitif s’acharne contre Hocine Ait Ahmed, condamné à mort par le même régime, et puis gracié, pour s’y être opposé à sa politique criminelle contre le peuple algérien. D’ailleurs, si on doit résumer cette période du parti unique, celle-ci peut être qualifiée de ténébreuse. Dans ce cas, que doit-on attendre des opposants quand on sait que leur survie relève déjà de l’exploit. En plus, bien que l’épée de Damoclès soit suspendue sur sa tête, Hocine Ait Ahmed ne s’est jamais tu. Inutile de revenir sur chacune de ces périodes. D’après les observateurs, il n’existe aucun événement politique où le nom du FFS ou de son leader charismatique n’est pas associé. Le reste n’est que médisance et volonté de salir le FFS.

 

Quant à la période d’ouverture « démocratique », les archives et les témoignages parlent d’eux-mêmes du parcours et des positions courageuses du FFS, dirigé par Hocine Ait Ahmed. D’emblée, il considère qu’une partie du régime ne veut pas accompagner le processus démocratique. « Je pense qu’il y a eu une ouverture par effraction. C’est-à-dire, l’armée n’a pas suivi cette espèce de communion qu’il y avait entre les réformateurs et le chef de l’État », répond-il à un journaliste de TV5. D’où son opposition à cette ligne dure du régime. De la même façon, il n’épargne pas la branche dure du FIS. « Nous faisons la différence entre les dirigeants du FIS, qui cherchent à exploiter l’islam pour arriver au pouvoir, et ses troupes, qui sont des Algériens marginalisés », déclare-t-il au Figaro le 7 juin 1991. D’où son opposition au projet islamiste. Pour lui, le vrai choix consiste à s’éloigner de ces deux extrêmes, l’État policier et l’État intégriste. Hélas, dans une Algérie bâillonnée et ligotée depuis 1962, ces deux tendances s’imposent machinalement. Quant au FFS, jusqu’à nos jours, il continue à rejeter l’une comme l’autre. Mais, avons-nous le droit de dicter leur choix aux Algériens ? La réponse est non. Qu’on le veuille ou non, les extrémistes existent partout. Leur implication en politique en Europe, à l’instar du FN en France, permet de les contenir. Et c’est pour cette raison que le dialogue, préconisé par le FFS depuis sa fondation, est le recours idoine en vue d’apaiser le climat politique. Et c’est pour ça in fine que la conférence nationale de consensus devra aller jusqu’au bout de son initiative si l’on veut vivre dans une Algérie respectueuse de tous les droits ;

 

Par: Ait Benali Boubekeur ( source Libre Algerie) 

 

Tag(s) : #POLITIQUE
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