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Les islamistes qui ont fait 150 000 victimes pendant la période sombre de l’Algérie sont de plus en plus présents à mesure que les menaces d’éviction se renforcent contre le régime d’Abdelaziz Bouteflika.

L'ancien terroriste Madani Mezrag revient sur la scène nationale pour dire aux Algériens qu'il a passé un accord avec le pouvoir qui dépasse la loi.L'ancien terroriste Madani Mezrag revient sur la scène nationale pour dire aux Algériens qu'il a passé un accord avec le pouvoir qui dépasse la loi.

Le clan Bouteflika s’accroche au pouvoir de toutes les manières qu’il lui reste. Puisqu’il ne peut nier que les capacités motrices du président soient réduites en raison de son accident neurologique, le secrétaire général du Front de libération nationale, Amar Saadani, affirme que les facultés mentales et cognitives de l’homme qui va vers ses 78 ans sont intactes et lui permettent de continuer à diriger le pays. Comment la population pourra-t-elle vérifier ses dires puisque le président ne parle pas en public ? L’Algérie est un pays jeune dirigé par une clique hermétique dont l’âge moyen est de 76 ans.

 

Maintenant que le règne de Bouteflika commence à battre de l’aile, soudainement, les pratiques qu’utilisait le Groupe islamique armé reviennent en Algérie. Il y a des signes qui ne mentent pas. Abdelfatah Hamadache Ziraoui, qui dirige le Front de l'éveil islamique salafiste a appelé sur sa page Facebook les autorités algériennes à condamner Kamel Daoud à la peine capitale et à l'exécuter en public. La fatwa qui vise ce jeune écrivain prometteur auteur du roman "Meursault, contre enquête" finaliste au dernier prix Goncourt, a eu le malheur d’examiner à la télévision le rapport des musulmans avec leur religion. La fatwa l'accuse d'avoir porté atteinte à l'islam.

 

Ce chroniqueur au Quotidien d'Oran a pourtant souvent défendu l’islam. Kamel Daoud est de plus le premier écrivain algérien à se rendre jusqu’au dernier tour du prestigieux prix littéraire Goncourt ce qui lui confère maintenant une notoriété internationale. Quand un dirigeant salafiste algérien demande au gouvernement de condamner et d'exécuter un tel homme pour le crime d'apostasie, il est évident qu’une ligne a été franchie.

 

Ce n’est pas non plus comme si c’était un geste isolé. La récente campagne de peur des intégristes contre la porte-parole du Mouvement Barakat, Amira Bouraoui, montre que cette résurgence des islamistes profite au gouvernement. Rappelons aussi que le clan Bouteflika empêche sciemment le seul vrai candidat qui l’a réellement inquiété, Ali Benflis, de créer un parti qui pourrait le renverser. Plutôt que d’accepter une transition pacifique du pouvoir, le gouvernement pousse le bouchon toujours plus profondément dans le goulot de la bouteille.

 

Ce qui est le plus révélateur dans cette situation est que l’homme qui a fait ces menaces de mort contre Kamel Daoud n’est ni en prison ni même menacé de sanction de l’État. Une pétition appelle pourtant les ministres de l'Intérieur et de la Justice à prendre des mesures légales contre Abdelfatah Hamadache Ziraoui. Le seul fait que les autorités algériennes ne se soient pas exprimées sur ce cas est en soi un message. Ce silence peut être vu comme un encouragement à cet imam. Les islamistes ont maintenant un sentiment d’impunité en Algérie. Le message est clair. Le régime algérien au pouvoir ne protège pas le peuple. Il se protège, un point c’est tout.

 

Les réactions indignées se sont pourtant multipliées à travers le monde après que celui qui se prétend un salafiste ait demandé au gouvernement d'exécuter le journaliste-écrivain. En utilisant sa religion pour des fins bassement politiques, Abdelfatah Hamadache salit Allah, son prophète, le Coran et les valeurs sacrées de l'islam. Comme il renie publiquement toute la partie pacifique de sa religion telle que la pratique la très grande majorité des musulmans, peut-on aussi le juger coupable du crime d'apostasie, passible de la peine de mort aux yeux de la loi coranique ? Doit-on demander à cette majorité de pays pacifiques d’appliquer "Al Had" contre lui ? Ceux qui combattent les hommes honnêtes par l'épée doivent craindre la plume des justes.

 

Par: Michel Gourd (source le Matindz)

Tag(s) : #POLITIQUE
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